15 mars 2025

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Féminines : L’aventure de l’Espagnol Alberto Antuña à la tête du Soudan du Sud

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Féminines : L’aventure de l’Espagnol Alberto Antuña à la tête du Soudan du Sud

Meilleure nation africaine à la Coupe du monde 2023 et révélation des Jeux Olympiques de Paris l’été suivant, le Soudan du Sud a été placé sur la carte des nations montantes du basket mondial. Du moins, chez les hommes. Le président de sa fédération, Luol Deng, essaie d’en faire de même avec la sélection féminine. Pour cela, il a fait appel au jeune coach espagnol de 34 ans Alberto Antuña.

Coach assistant au sein du Movistar Estudiantes en Primera FEB (D2 masculine en Espagne), ce dernier est désormais sélectionneur de l’équipe nationale féminine du Soudan du Sud depuis la fenêtre internationale de février. Une jeune nation qui a réalisé une belle campagne de qualifications continentales (3 victoires sur 5 en cinq jours, 3e de sa zone) et qui monte progressivement au classement FIBA (86e, +15 au dernier ranking FIBA).

Luol Deng « comme un surhomme »

Avant de prendre en mains les Bright Starlets, Antuña avait déjà connu des expériences avec le Sénégal, l’Ouganda et le Monténégro. C’est la fiabilité de Luol Deng qui a séduit l’Espagnol afin de poursuivre le développement du basket dans ce pays indépendant depuis 2011. « Que Luol Deng soit président, ça donne la tranquillité d’esprit. On sait qu’ils vont bien travailler, qu’il n’y aura pas de problèmes extra-sportifs ou financiers. Son parcours est hors-norme. C’est comme un surhomme. Il y avait 200 supporters sud-soudanais aux matches et ils se sont levés en le voyant. Il ne fait pas que promouvoir le basket, mais bien d’autres choses. Il dirige des entreprises qui se consacrent au renforcement du pays, il construit des hôpitaux, des maisons… Son implication dans la société et pour le basket masculin et féminin dans ce pays est incroyable », a-t-il expliqué à Marca.

Avant de s’occuper du sportif, le nouveau sélectionneur a tout de même fait face à un processus complexe de recrutement des joueuses. En effet, peu d’entre elles sont nées au Soudan du Sud, dans un pays où beaucoup de familles ont fui la guerre civile, qui n’a pris fin qu’en 2020.

Féminines : L’aventure de l’Espagnol Alberto Antuña à la tête du Soudan du Sud
© FIBA

« Lorsque Deng a pris la présidence, une recherche massive de jeunes jeunes originaires du pays a commencé. Sept venaient d’Australie ou des États-Unis, où se trouvent d’importantes colonies de Sud-Soudanais. Elles ont dû voyager une journée entière jusqu’en Égypte, où se déroulaient les matches. 72 heures plus tard, avec un décalage horaire, elles ont joué leur premier match. Neuf d’entre elles ne se connaissaient pas, j’étais nouveau à ce poste », raconte Alberto Antuña, sans cacher les difficultés rencontrées, bénéficiant de l’accélération de la naturalisation de Delicia Washington (19,6 points, 6,4 rebonds et 7,4 passes décisives sur 5 matches).

Malgré tout, le Soudan du Sud a engrangé des victoires importantes contre le Burundi et le Kenya, par deux fois. Pour l’instant, il n’y a pas de qualification directe pour le premier AfroBasket de la nation, mais il se murmure que la FIBA pourrait lui glisser une invitation. « Luol Deng est convaincu que nous y parviendrons et m’a demandé de ne pas préparer de projets pour cet été », sourit Antuña, qui n’a pas de contrat standard avec la fédération. « Si on nous donne la wild card, on continue, sinon on ne reprendra pas la compétition avant 2027 mais on reste en contact pour l’avenir. »

« Dans quelques années, ça va monter très haut. En raison des ressources dont dispose la fédération mais aussi parce qu’il y a beaucoup de potentiel »

Bien que l’un des pays les plus pauvres du monde selon l’indice de développement humain (IDH), le Soudan du Sud pourrait faire du basket son refuge. « On construit actuellement la première salle omnisports du pays, mais les gens vivent pour et par le basket. Dans quelques années, cela ira très loin grâce aux ressources dont dispose la fédération, mais aussi à son immense potentiel physique. D’autant qu’ils s’en sortent bien en termes de connaissance du jeu car beaucoup ont une formation américaine et australienne », complète le technicien de 34 ans.

Dans tous les cas, l’Espagnol a vu de près tout le potentiel du plus jeune pays du monde. Et nul doute qu’il aimerait continuer d’entraîner « ces athlètes exceptionnelles » dont certains appartiennent à l’ethnie Dinka considérée comme la plus grande du monde avec une taille moyenne pour les femmes de 1,80 m. Et à laquelle appartenait également le regretté Manute Bol. 

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