Nicola Alberani, directeur sportif de Strasbourg : « Ici, on se sent vraiment au centre du monde »
3 min readPour Sportando, le directeur sportif de la SIG Strasbourg, Nicola Alberani, apporte un éclairage intéressant entre ce qu’est le basket en Italie comparativement à la France. Voici ce qu’il commence par dire à propos de la Betclic Elite.
« C’est un championnat important, le premier choix NBA vient d’ici depuis deux ans, il y a trois équipes d’Euroleague et l’année dernière les deux finalistes de l’Eurocup sont venus d’ici. Il y a une habitude très répandue de la part des franchises NBA de recruter des consultants ou des scouts ici en France car les talents sont désormais ici comme en Espagne ou dans les Balkans. C’est une réalité qui fournit de nouveaux stimuli à longueur de journée. »
Nicola Alberani ébauche donc une comparaison entre les deux pays latins :
« Dans notre pays, tout se fait avec pression. Attention aux résultats ! C’est ce qui manque ici. Ce sont deux environnements incomparables. En France les clubs sont des institutions, avec tout ce que cela implique. Sponsor, communication, relations avec la ville et ses entités comme les écoles, hôpitaux. La participation de la communauté au sort de l’équipe, tout cela a ici en général un aspect important. Quand on choisit un joueur, il doit avant tout être citoyen. Gagner est important, mais d’autres choses sont également importantes. En France les spectateurs vont voir les institutions, en Italie ils vont au palais des sports pour pousser leurs équipes à la victoire. »
L’Italien de la SIG souligne une autre différence fondamentale :
« En France il n’y a pas de propriétaire, les présidents sont toujours élus et coordonnent un responsable sportif et un autre pour les affaires (NDLR : le manager général ou directeur administratif). Il faut essayer intelligemment d’entrer dans un système en essayant de faire comprendre le plus possible aux gens l’importance de la performance, du fait qu’il faut gagner et à quel point c’est important. En Italie, nous sommes très bons dans ce domaine. Il y a une culture de de performance, du staff, pour faire en sorte que les choses se passent le mieux possible… »
Il aborde la formation française et ses conséquences :
« Ici, on se sent vraiment au centre du monde. Nous avons un garçon comme (Brice) Dessert et il y a des équipes qui sont déjà venues le voir plusieurs fois avant le 1er décembre. On voit l’attention portée aux acteurs. Un projet comme l’INSEP, le sentiment commun de contribuer à quelque chose de grand. La réalité est que la NBA approche à grands pas. En Italie il n’y a pas de production comme celle-ci et la NBA est vue comme si elle était de l’autre côté de l’océan. En France elle est déjà là. On peut avoir de bonnes générations, mais ici tout le monde est fort, c’est une production génétique à des niveaux très élevés. Et je ne sais pas dans quelle mesure un projet comme l’INSEP peut être pleinement mis en œuvre en Italie. »