23 avril 2025

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Sekou Doumbouya hésite entre la France et la Guinée

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Sekou Doumbouya hésite entre la France et la Guinée

La carrière américaine de Sekou Doumbouya, drafté en 15e position en 2019, soit à 19 ans, a été pleine de turbulences et il ne s’est pas installé en NBA n’y jouant que 96 matches.

« Je ne suis pas quelqu’un qui a des regrets. Je pense que tout est arrivé parce que c’était inévitable, donc pour moi, c’est avant tout une leçon de vie. Mes erreurs ou les personnes qui m’entouraient… c’est du passé, mais tout cela a fait de moi le joueur et la personne que je suis aujourd’hui », raconte t-il dans une interview à Gigantes del Basket.

Son retour en Europe ne s’est pas fait non plus en ligne droite. Il n’a accroché ni à Paris ni à Palencia, où il s’est entraîné, avant de rebondir à Roanne avec succès la saison dernière (21,2 points et 4,9 passes en 13 matches), individuellement, mais pas collectivement puisque la Chorale est descendue en Pro B.

« Je voulais aider, mais je suis arrivé dans une situation très difficile. Nous avons essayé, mais ça n’a pas marché, », regrette t-il. « Je n’avais jamais pensé à jouer d’abord en NBA puis à Roanne. Ça ne m’a jamais traversé l’esprit », souligne-t-il.

Cette saison, Sekou Doumbouya est à Andorre et se situe à 11 points et 4,2 dans la liga Endesa.

« Je pense que peu de gens me connaissent, c’est comme ça. Ils ne savent pas comment je joue, et c’est l’occasion de montrer qui je suis. Je ne suis pas du genre à me fixer des limites, et en Andorre, on se donne à fond, moi et l’équipe. Notre mentalité est d’en vouloir plus et de surprendre. » Une étape ? « Cette année, j’ai déjà eu des contacts, mais je ne veux pas être en Euroleague juste pour le plaisir. Je veux prendre mon temps pour que, quand j’y serai, que ce soit en Euroleague ou en NBA, j’aie envie de jouer. Je ne veux pas être là juste pour le plaisir, mais plutôt pour que les gens me fassent confiance et me confient des responsabilités. Je veux qu’ils me respectent, moi et mon jeu. »

Sekou Doumbouya se souvient de ses premiers pas en Guinée sans ballon de basket.

« J’adorais ça. Je ne connaissais rien à la vie, je débutais, et en Afrique, c’est un peu différent. J’allais en cours et je passais mes journées à jouer au foot, pieds nus. Honnêtement, je ne connaissais absolument rien au basket », se souvient-il. « Quand je rentre à la maison, tout le monde me salue, tout le monde me connaît. Cela me rappelle quand j’étais là-bas et que j’étais émerveillé par les footballeurs quand on courait après eux… C’est incroyable. Je veux faire beaucoup de choses, surtout pour les enfants qui rêvent de jouer au basket, au football, ou autre. Ils veulent savoir que venir d’Afrique ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas réussir. Ils devront traverser beaucoup d’épreuves, mais ils peuvent y arriver. Et pour cela, nous avons besoin d’infrastructures et de personnes pour les accompagner. Des écoles de basket et de football… Il faut aller plus loin, car jouer dans la rue, ce n’est pas pareil. Quelque chose d’organisé, avec de bons entraîneurs. Je veux avoir cet impact et contribuer à réaliser ce que de nombreux pays africains, comme le Sénégal, ont déjà réalisé. Ce serait très bénéfique pour la Guinée. »

Sekou Doumbouya a été champion d’Europe U18 avec les Bleus en 2016 à 17,8 points et 7,0 rebonds de moyenne, à une époque où il était qualifié de jeune prodige. L’équipe de France A, c’est une option à l’avenir, à la condition sans doute de faire ses preuves lors d’une fenêtre internationale. Ou alors, il peut opter pour son pays de naissance.

« J’ai l’esprit clair et je ne veux pas m’attirer d’ennuis maintenant. Je n’ai pas encore pris de décision et j’attends. Je sais que des gens en Guinée ont déjà parlé à mes agents, mais en même temps, j’ai la France. Pour l’instant, ce que je veux, c’est jouer au basket, et quoi qu’il arrive, arrivera. »