Paulius Motiejunas, PDG de l’Euroleague : « Une autre ligue en Europe est une très mauvaise idée »
3 min read
Paulius Motiejunas est le PDG de l’Euroleague depuis deux ans. Depuis l’officialisation de la volonté de la NBA de créer une nouvelle ligue en Europe, le dirigeant lituanien est régulièrement interrogé sur l’avenir des compétitions européennes. Après avoir considéré que cela n’avait « aucun sens » en février, il a cette fois-ci estimé qu’avoir une nouvelle ligue en Europe est « une idée terrible » dans un entretien à Eurohoops.
« Nous n’avons pas de détails (sur ce que la NBA compte proposer) au-delà de ce qu’ils ont annoncé et de ce que les médias ont rapporté. Quoi qu’il en soit, je pense qu’une autre ligue en Europe est une très mauvaise idée et ne fonctionnerait tout simplement pas. Je le dis du point de vue d’un supporter. Une nouvelle ligue perturberait les supporters, fragmenterait les opportunités commerciales et disperserait le talent des joueurs. C’est mauvais, y compris pour la NBA et la FIBA. Je ne vois pas en quoi la nouvelle ligue serait bénéfique pour le basketball européen. On parle beaucoup de nouveaux marchés, d’investissements et de l’arrivée de nouveaux clubs. Ce que l’on n’entend pas, c’est comment cette nouvelle ligue compte soutenir et préserver les supporters existants, leur culture et leurs traditions, le style distinctif du basketball européen et le développement des talents locaux. »

Une Euroleague à 20 clubs, c’est pour quand ?
Autre sujet, l’expansion de l’Euroleague à 20 clubs dès la saison prochaine. Une idée sur laquelle l’entité européenne travaille depuis de nombreux mois et désormais « inévitable » selon Paulius Motiejunas.
« Cette décision devrait être prise prochainement. De nombreux facteurs influenceront cette décision. En fin de compte, je pense que l’expansion est inévitable, mais la question est de savoir quand. L’intérêt des équipes ayant de solides projets pour rejoindre la ligue est grandissant, et nous pensons qu’une expansion pourrait leur permettre de gagner de la place. Nous devons analyser son impact sur le calendrier, garantir la compétitivité et la qualité, et nous assurer que tout changement supplémentaire apportera une valeur ajoutée à long terme. Tout cela est en cours d’analyse et, en fin de compte, ce sont les actionnaires qui prendront la décision. »
L’intérêt de l’Euroleague grandit en France
Par ailleurs, Paulius Motiejunas n’a pas donné de détails concernant les licences pluriannuelles qui ont été demandées à des clubs comme ceux de Belgrade. Il a en revanche partagé son analyse sur les nouveaux marchés à explorer, et la croissance du basket… en France !
« Nous avons toujours aspiré à développer l’Euroleague et le basketball sur les marchés occidentaux, et nous avons pris les mesures nécessaires au fil des ans. Par exemple, l’Allemagne et la France sont les pays qui connaissent la croissance la plus rapide en termes d’intérêt et d’engagement envers l’Euroleague, avec une croissance de plus de 100 % au cours des quatre dernières années. Ce n’est pas un hasard, mais cela s’inscrit dans une stratégie que l’Euroleague suit depuis un certain temps déjà, et nous n’en sommes qu’aux prémices. Le Royaume-Uni a été plus difficile, mais je suis convaincu qu’il suivra bientôt la même voie. Nous ne croyons pas à la création de projets artificiels du jour au lendemain. Si cette approche peut fonctionner dans d’autres régions, elle ne reflète pas la réalité du basket européen. Ici, l’authenticité est essentielle, et construire quelque chose d’important demande du temps et des efforts. Des clubs comme le Bayern Munich, Monaco et Paris sont de bons exemples récents de cette croissance progressive et organique. Parallèlement, nous ne devons pas perdre de vue nos marchés clés. Il reste encore beaucoup à faire dans ces pays, et lorsque nous parlons d’expansion, nous envisageons également des équipes originaires de ces pays. »