Migna Touré et l’EuroBasket : « On part très ambitieuses »
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Vous étiez l’une des meilleures joueuses françaises de 3×3 et vous étiez dans la pré-sélection de l’équipe de France de 5×5 mais vous n’avez pas été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris. Cela t-il engendré chez vous une énorme frustration ?
Je n’ai jamais eu de frustration dans la mesure où ce n’est pas donné à tout le monde d’être en équipe nationale, quelle que soit la discipline. J’ai eu la chance de vivre tout ce qui est à vivre avec le 3×3 et de basculer dans un autre projet, un autre challenge avec l’équipe de France de 5×5.
D’une façon générale, comment vivez-vous les périodes de sélection où vous avez une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?
Ça fait partie de la vie d’un sportif. Il n’y a pas toujours que des titres ou des sélections, que des réussites. Il y a parfois des échecs, des non-sélections. Je prends ça comme des opportunités de rebondir, d’évoluer, d’en tirer le positif, en me disant que j’ai encore du boulot. Je fonctionne énormément comme ça. J’aime bien avoir des challenges qui me permettent de me dépasser, de toujours avoir cette notion d’évolution.
La dernière expérience, c’est avec les Golden State Valkyries. Lorsque vous avez marqué 19 points en 17 minutes lors d’un match de préparation contre le Phoenix Mercury, vous avez crû tenir le bon bout ?
Le principe d’un training camp, c’est d’essayer d’avoir une place dans le roster final. Je me suis donnée à fond. En tant que sportif, il y a des choses que l’on maîtrise et d’autres pas. Je suis simplement restée moi-même, focus sur ce que je pouvais faire. J’ai pris du plaisir.
Comment vous a-t-on a annoncé que vous étiez coupé ?
C’est le GM et la coach qui font une sorte de petit meeting et voilà.
Au final, votre passage en WNBA vous a-t-il été bénéfique ?
J’étais contente de vivre cette expérience car je n’avais vu ça qu’à travers mon écran auparavant. Il y a un gap au niveau des infrastructures, des moyens mis en œuvre.

Avant de rejoindre Brno à la rentrée, vous avez vécu votre véritable première expérience à l’étranger – elle avait passé quelques semaines aux Castors de Braine en 2020 -, à Gérone, en Espagne. Qu’est-ce qui fait qu’autant de joueuses françaises poursuivent leur carrière à l’étranger ?
L’attrait… On est aussi un petit peu plus curieuses, peut-être. On a une volonté de se découvrir ailleurs qu’en France. Ça change, c’est enrichissant. Le championnat espagnol est relevé. Il me fait penser au championnat français qu’il y avait il y a quelques années lorsque j’ai démarré à Arras. Il y avait un top 4 bien défini et après le milieu et ensuite le bas de tableau. En Espagne, ça ressemble un peu à ça alors que le championnat français est très homogène, il n’y a pas de petites équipes, tout le monde est en capacité de battre tout le monde et ce n’est pas trop le cas en Espagne. Mais il y a 16 équipes et c’est un grand pays. On est amené à voyager d’un bout à l’autre. C’est intense.

Le fait d’être expérimentée avec pas mal de jeunes autour de vous vous fait-il changer votre rôle en équipe de France ?
De là à dire que j’ai beaucoup d’expérience, non. Je suis arrivée en équipe de France en novembre 2021, j’ai fait quelques compétitions, d’autres pas. On part très ambitieuses pour donner le meilleur de soi pour le projet. C’est comme ça que je vis les choses. Je suis certes l’une des plus âgées sur le papier mais ce n’est pas quelque chose que l’on met en avant. On a un groupe bienveillant, solidaire, et chacune apporte de sa personne, de son basket.
Avez-vous des attentes personnelles dans cet Euro ?
Ma première volonté est d’être en bonne santé pour être le plus à même de donner de ma personne. Ce qui m’importe le plus, c’est d’être moi-même.