Mathias Lessort, Sandrine Gruda et Ronny Turiaf engagés contre la vie chère en Outre-Mer

Dans une interview à Basket Europe, le pivot international du Panathinaikos, Mathias Lessort, né à Fort-de-France mais originaire de Morne-Vert en Martinique, nous a fait part de sa préoccupation actuelle :

« Le peuple martiniquais a été pris en otage par certaines personnes qui contrôlent le business là-bas. Le coût de la vie devient invivable. Les Beke (NDLR : les blancs créoles descendant des premiers colons esclavagistes) ont le monopole sur ce qu’il se passe sur l’alimentaire, le marché de l’immobilier, les véhicules… un peu tout. C’est invivable pour nous. La jeune génération est beaucoup plus éveillée que les anciens, ils ont moins peur d’aller au front. Ils sont prêts aujourd’hui à se battre pour ces droits. Ce n’est pas normal que quelque chose qui coûte 2 € en métropole coûte 7-8 € là-bas. Les salaires ne suivent pas, alors qu’on paie les mêmes impôts et taxes. On est Français, on a un passeport, on représente la France, comme moi aux JO. On ne joue pas pour la Martinique mais pour la France. Ce n’est pas normal qu’on ait pas les mêmes droits et qu’on ne puisse pas se nourrir comme les autres Français. »

Par ailleurs, dans une interview après un match, il s’est exprimé en créole et avait lancé ce message aux manifestants : « Continuer de vous battre, le combat n’est pas fini, on est là avec vous« .

D’autres sportifs ultramarins se sont unis pour dénoncer cette situation à travers un message relayé sur les réseaux sociaux. Aux côtés de Lilian Thuram, Marie-José Pérec, et encore Wendie Renard, on trouve les anciens internationaux Sandrine Gruda et Ronny Turiaf.

« Si demain, on veut continuer à avoir des petits (Marie-José) Pérec, (Sandrine) Gruda ou (Lilian) Thuram dans les équipes de France, il faut que ces enfants-là puissent bien manger, bien se soigner. […] Il faut que tous les enfants aient les mêmes droits », alerte l’athlète Maguy Nestoret sur France Info. « Si les parents ont des difficultés à boucler les fins de mois, la première chose qui va trinquer, c’est le sport et la culture, on le sait très bien. Ce n’est pas la licence de sport qu’ils vont prendre en premier. »