29 juillet 2025

Basket-ball NBA, Betclic Elite et Euroleague

Le Paris Basketball est champion de France pour la première fois de son histoire !

6 min read

Le Paris Basketball est champion de France pour la première fois de son histoire !

Matthew Strazel n’en croit pas ses yeux : il n’inscrira pas son nom une cinquième fois d’affilée au palmarès de la Betclic Elite. Pas plus que Monaco, sans Mike James en play-offs, ne décrochera son troisième sacre national consécutif.

Malgré une finale d’Euroleague, la Roca Team ne soulèvera aucun trophée cette année et doit remettre son (lourd) trophée de bronze de champion au Paris Basketball. Un titre que l’équipe de la capitale est allé chercher avec les tripes après un match 5 haut en émotions (99-93).

Avant de quitter la capitale, T.J. Shorts (27 points à 10/19 aux tirs dont 1/5 à 3-points, 10 passes décisives, 7 rebonds) a livré sa dernière masterclass pour sortir par la très grande porte. Le meneur de jeu, MVP de la saison et MVP de la finale, a porté Paris tout au long du match décisif, et encore dans les dernières minutes alors même que Monaco était passé de -17 à +9 et que tout s’est joué dans les ultimes instants. C’est Nadir Hifi (16 points à 6/15 aux tirs) qui a enflammé le moneytime en inscrivant le tir primé qui a fait basculer la finale.

C’est tout le collectif parisien, y compris le coach Tiago Splitter, qui se disloquera cet été, mais avec l’immense sentiment du devoir accompli. Et d’avoir donné au Paris Basketball le plus beau trophée national de sa jeune histoire.

Paris retrouve son jardin

À peine la tentative de poster d’Alpha Diallo sur la première action, l’Adidas Arena – vêtue de noir – a ressenti la densité physique promise à l’épilogue de la saison de Betclic Elite ce mardi soir. Devant la maladresse monégasque en début de match, c’est l’équipe de la capitale qui a d’abord fait la course en tête. Et ce malgré un T.J. Shorts anormalement inspiré sur les premières possessions (7-2, 3e).

Dominateur dans la peinture (13 rebonds, dont 5 offensifs, à 5 après 10 minutes), le Paris Basketball a appuyé dans le sillage de son dynamiteur Nadir Hifi, bien aidé par les increvables Léopold Cavalière et Daulton Hommes (21-12, 8e). 

Deux exploits d’Elie Okobo et deux lancers d’Alpha Diallo ont un temps réduit l’addition (24-21, 9e) mais le small ball de la Roca Team a ensuite été puni par le 2+1 de Kevarrius Hayes, parfaitement décalé par T.J. Shorts, en fin de quart-temps (29-21). 

Et de nouveau en début de deuxième acte par la présence des Parisiens aux rebonds, la pression défensive de Yakuba Ouattara ou encore les qualités de percussion de T.J. Shorts et Tyson Ward (40-23, 13e).

La remontada monégasque

Malmenée jusqu’alors, la Roca Team a bien fini par réagir, et en deux temps trois mouvements ! Elle est revenue sur les talons parisiens grâce notamment à la vista de Matthew Strazel et Alpha Diallo, puis à une possession grâce à deux bombinettes de Jordan Loyd (48-46, 18e)… Et une troisième du MVP de la finale 2023, auteur de 15 points à la pause, qui a réduit la marque à -4 malgré le 66-49 d’évaluation en faveur des Parisiens à mi-parcours (54-50).

Sans Jaron Blossomgame pour la deuxième mi-temps, revenu au côté de ses partenaires en civil, Monaco n’a pas pour autant stoppé sa remontée. Portée par Mam Jaiteh, Alpha Diallo et Elie Okobo, l’équipe de Vassilis Spanoulis a conservé son momentum jusqu’à passer devant au milieu du troisième (59-61, 24e).

Terry Tarpey sort de sa boîte

Malgré l’agressivité de Yakuba Ouattara et Tyson Ward, les coéquipiers de Mikael Jantunen – limité par ses 4 fautes – ont commencé à paniquer. La faute surtout à l’activité de Terry Tarpey (16 points, 7 rebonds, 3 interceptions, 24 d’évaluation), auteur d’un énorme passage des deux côtés du terrain, jusqu’à une perte de balle de ce dernier que même son coach Vassilis Spanoulis a applaudi à +8 (64-72, 27e).

Touchée mais pas coulée par le step back à 3-points de Matthew Strazel (66-75, 28e), la formation parisienne s’est accrochée à la faute technique sifflée à ce dernier – synonyme de 4e faute personnelle – et à son patron, T.J. Shorts, auteur de deux paniers plus la faute, pour garder le contact (70-75, 29e). Avant de reprendre un uppercut d’Elie Okobo à 3-points, devant le banc parisien, en fin de quart-temps… malgré quelques ballons perdus et précieux lancers-francs laissés en route (73-81).

La dernière danse de T.J. Shorts

Mais cette finale était encore très loin de livrer son verdict. Alors que Terry Tarpey a écopé de sa 4e faute personnelle, T.J. Shorts a de nouveau porté Paris vers un retour. Le meneur américain a résisté à la pression pour inscrire deux lancers puis un 3-points en déséquilibre afin de revenir à -3 (78-81, 33e). Quelques minutes avant que Nadir Hifi se rachète, après une perte de balle, pour égaliser à 85-85… et que T.J. Shorts ne remette Paris devant trois fois d’affilée pour ouvrir le moneytime (91-89, 36e). Ce qui a logiquement valu des “MVP, MVP” descendant des tribunes de l’Adidas Arena.

En réponse à l’égalisation d’Alpha Diallo (91-91, 37e), Nadir Hifi a ensuite décoché le tir qui a définitivement fait chavirer la finale et la salle parisienne (94-91, 38e). Elie Okobo (16 points à 7/18 aux tirs) a loupé un tir de l’égalisation, Kevarrius Hayes et Nadir Hifi ceux du KO à, et le ballon est revenu dans les mains monégasques à 40 secondes du terme. Ce dernier a fini sur Jordan Loyd (17 points, 6 rebonds), qui a manqué le tir de l’égalisation. Le moment bascule car en contre-attaque, Nadir Hifi a finalement donné +5 à 16 secondes du terme (96-91).

Un écart que Monaco ne comblera jamais puisque Matthew Strazel a loupé un autre tir derrière l’arc… avant que les Parisiens ne terminent le travail sur la ligne. A peine arrivé, le nouveau co-propriétaire Omar Sy peut déjà savourer son premier trophée.

Paris a tout gagné en deux ans

En deux ans, Paris a donc déjà tout gagné : Leaders Cup et Eurocup en 2024 et désormais Coupe de France et Betclic Elite en 2025. C’est le 3e trophée de suite pour Yakuba Ouattara, sacré deux fois avec Monaco en 2023 et 2024, qui a réalisé ce qu’il appelle « la prophétie« . Voilà un titre qui restera à n’en pas douter dans les annales.

Boxscore Paris – Monaco (match 5)


Les champions de France Betclic Elite / Pro A depuis 10 ans : 

2015-2016 : ASVEL (18)
2016-2017 : Élan Chalon (2)
2017-2018 : Le Mans SB (5)
2018-2019 : ASVEL (19)
2019-2020 : saison annulée (Covid-19)
2020-2021 : ASVEL (20)
2021-2022 : ASVEL (21)
2022-2023 : AS Monaco (1)
2023-2024 : AS Monaco (2)
2024-2025 : Paris Basketball (1)