1 octobre 2024

Basket-ball NBA, Betclic Elite et Euroleague

Guide Euroleague 2024-2025 – L’oeil de Léo Westermann

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Après la Betclic Elite, la Pro B et La Boulangère Wonderligue, la rédaction de Basket Europe conclut son guide de présentation de la saison par l’Euroleague.
À suivre ce mercredi : notre entretien avec Léo Westermann. 

Parmi tous les joueurs français en activité, Léo Westermann est de ceux qui connaissent le mieux tous les recoins des salles d’Europe. Le meneur alsacien de 32 ans a disputé l’Euroleague pendant plus d’une décennie avec le Partizan Belgrade, le Limoges CSP, le Zalgiris Kaunas, le CSKA Moscou, le Fenerbahçe Istanbul, le FC Barcelone (finaliste en 2021) et l’AS Monaco. Il comptabilise 176 rencontres en C1 et plus de 200 matches en Coupe d’Europe si l’on prend en compte l’Eurocup, qu’il a disputée avec l’ASVEL et Limoges.

L’international tricolore (28 capes sous le maillot de l’équipe de France, médaillé de bronze à l’Euro 2015) poursuit aujourd’hui sa quête de savoirs dans la banlieue de Madrid à Fuenlabrada, en LEB Oro ou Primera FEB, après des passages par Obradoiro (Espagne) et Crailsheim (Allemagne). Futur coach et fin analyste de la compétition-reine à laquelle il n’a peut-être pas dit adieu, il est le rédacteur-en-chef exceptionnel de notre guide de la saison 2024-2025 d’Euroleague.

Un dossier à lire ci-dessous et dans lequel on retrouve une présentation générale suivie d’un focus complet sur les 18 équipes (attentes, joueur à suivre, transferts, effectifs et l’analyse de Léo Westermann) avec une attention particulière portée sur nos trois représentants de Betclic Elite.

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L’Euroleague fait (bientôt) sa révolution

Revenons rapidement sur les règles du jeu. Celles-ci n’évoluent pas par rapport à la saison dernière. La compétition se joue toujours en quatre temps : la saison régulière, le play-in pour les équipes classées de la 7e à la 10e place, les quarts de finale sur une série de playoffs au meilleur des cinq manches puis le Final Four en mai prochain, pour lequel Belgrade tient la corde.

Il a longtemps été question d’une expansion, avec Dubaï et Londres au sein des discussions, mais rien de tout cela n’aura lieu pour la saison 2024-2025. Si certains militent pour une ligue à 30 équipes, il faut dans un premier temps se préparer à passer de 18 à 20, pourquoi pas dès 2025-2026. Cela serait dans les tuyaux d’Euroleague Commercial Assets, l’entreprise chargée de la direction et de l’organisation de l’Euroleague, qui songe également à requalifier l’avenir de sa petite sœur, l’Eurocup. En parallèle, ECA a annoncé le 16 septembre dernier l’introduction de règles dites « révolutionnaires » en matière de fair-play financier. Un plafond salarial basé sur les revenus générés par les clubs va progressivement être introduit jusqu’à être complet à compter de la saison 2027-2028. Voilà de quoi modifier considérablement le paysage du basket européen dans un futur proche.

« L’Euroleague essaie de s’agrandir pour devenir plus puissante, de se professionnaliser encore plus et faire connaître le basket européen. Avec tout ce qui se passe en Europe, les caractéristiques liées à chaque pays, les différents taux d’imposition, les guerres, les conflits… c’est forcément plus difficile à faire qu’en NBA, par exemple. Malgré tout, j’aime bien la direction que cela prend. J’aime l’évolution de l’Euroleague. Il y a beaucoup plus d’équipes de haut niveau. À moyen et long terme, ça ne peut qu’être bénéfique », estime Léo Westermann.

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Le Monégasque Mike James possède le 3e salaire d’Euroleague, les Français Evan Fournier (Olympiakos) et Vincent Poirier (Anadolu Efes) sont au 10e rang.

La Betclic Elite autant représentée que la Liga Endesa  

Pour la première fois depuis un quart de siècle, le basket français présente cette saison trois équipes en Euroleague : l’ASVEL, bénéficiaire d’une licence A, l’AS Monaco, qui travaille également en ce sens, et le Paris Basketball, champion de l’Eurocup qui veut dans un premier temps réussir sa saison de rookie. 

Trois représentants de Betclic Elite, c’est autant que la Liga Endesa (Real Madrid, Barcelone, Baskonia), considérée comme la numéro 1 en Europe, et plus que la Turquie (Fenerbahçe, Anadolu Efes), la Grèce (Panathinaïkos, Olympiakos), l’Italie (Olimpia Milan, Virtus Bologne), l’ABA League (Partizan, Etoile Rouge), l’Allemagne (Bayern Munich, Alba Berlin), la Lituanie (Zalgiris Kaunas) ou Israël (Maccabi Tel-Aviv). Voilà de quoi mettre en valeur un championnat de France considéré par Eurohoops comme la troisième meilleure ligue d’Europe.

« C’est énorme pour le basket français, considère Léo Westermann. Quand on gagnait un match en Euroleague il y a dix ans, c’était fêté. Maintenant, on a trois projets parmi les plus intéressants en Europe. Monaco ambitionne chaque année d’aller au Final Four. Paris vient de gagner l’Eurocup en dominant de la tête et des épaules. Son projet avance a une vitesse folle et on ne connait pas encore sa limite. L’ASVEL avance moins vite ces dernières saisons mais reste un projet fort du basket français et pour l’instant le seul à avoir sa licence permanente. »

La Betclic Elite, troisième meilleure ligue d’Europe selon Eurohoops
Dans son classement des meilleurs championnats nationaux en Europe, le site Eurohoops place la France sur le podium derrière l’Espagne et la Turquie.

La Grèce au pouvoir ?

La saison dernière, le Panathinaïkos a tout changé du sol au plafond et s’est adjugé le titre en renversant le Real Madrid, leader de la saison régulière, en finale. Le champion d’Europe a construit un budget record à 50 millions d’euros et apparaît comme l’un des favoris à sa propre succession, au même titre que son rival de l’Olympiakos. Se dirige-t-on vers un retour des batailles athéniennes au sommet de l’Europe ?

« Au vu de ce qui s’est produit l’année dernière, du soutien populaire et du fait qu’il a encore amélioré son effectif cet été, je pense que le Panathinaïkos est favori à sa succession, suggère Léo Westermann. Mais ce qui est bien dans cette Euroleague, c’est qu’il est extrêmement difficile d’en détacher un plus qu’un autre. Le Pana n’est pas le seul à avoir fait un énorme recrutement cet été, je pense notamment à l’Olympiakos. Et il ne faudra pas enterrer des équipes comme le Real Madrid qui a conservé la majorité de ses cadres. »

Les 18 équipes au crible par ordre alphabétique

Alba Berlin

Depuis son retour dans la compétition-reine en 2019, l’Alba Berlin est le petit poucet par excellence. L’année dernière, cela s’est traduit par une place inquiétante de lanterne rouge avec seulement 5 victoires à l’arrivée – et comme unique projet de développer ses jeunes, Gabriele Procida et Matteo Spagnolo en première ligne. Seul le Khimki Moscou a fait pire (4-30) dans la version actuelle de l’Euroleague lors de la saison 2020-2021. 

Problème : la formation allemande ne montre guère d’ambitions pour viser plus haut. On retrouve 13 joueurs de la saison dernière sur la ligne de départ mais pas Johannes Thiemann et Sterling Brown, deux cadres partis vers des horizons plus lucratifs. Ils sont remplacés par le prometteur Trevion Williams (lire ci-dessous) et le non-référencé Will McDowell-White. 

Si ECA ne tenait pas à développer son marché dans la capitale allemande, l’équipe d’Israel Gonzalez aurait probablement retrouvé l’Eurocup à la rentrée. Il lui faudra s’appuyer sur son collectif pour compenser le manque de talents individuels.

Alba Berlin : L’Islandais Martin Hermannsson veut revenir à son meilleur niveau
Martin Hermannsson peut croire que les années noires sont derrière lui.

Le joueur à suivre : Trevion Williams

Non drafté en 2022 à sa sortie de Purdue où il a notamment côtoyé le Canadien Zach Edey et le néo-Choletais Aaron Wheeler, l’ancien champion du monde U19 avec Team USA a eu la NBA en ligne de mire. Le pivot n’est pas parvenu à obtenir un contrat malgré une saison convaincante en G-League. Raison pour laquelle il a tenté sa chance l’année dernière à Ulm, où il a cartonné dans le championnat allemand (20,7 d’évaluation !) et en Eurocup (22,1 d’éval, nommé dans le meilleur cinq) dès sa saison de rookie en Europe. Scoreur efficace possédant un tir fiable (56 % dont 30 % à 3-points), excellent rebondeur (le meilleur de Bundesliga l’an passé) et doté d’une vision de jeu rare pour un intérieur, Trevion Williams a choisi de rester en Allemagne pour découvrir l’Euroleague dans une équipe où il aura des responsabilités. Âgé d’à peine 24 ans, il a l’avenir devant lui.

Les changements de l’intersaison

Ils restent : Martin Hermannsson (2026), Matteo Spagnolo (2026), Malte Delow (prolongation, 2027), Jonas Mattisseck (2026), Ziga Samar (2026), Matt Thomas (prolongation, 2025), Gabriele Procida (2025), Louis Olinde (2026), Tim Schneider (2025), Justin Bean (2026), Yanni Wetzell (2025), Khalifa Koumadje (2026), Israel Gonzalez (coach, 2025)
Ils arrivent : Will McDowell-White (New Zealand Breakers/NBL, 2026), Trevion Williams (Ulm/Allemagne, 2026)
Ils partent : Johannes Thiemann (Gunma/Japon), Sterling Brown (Partizan Belgrade/ABA League), Kresimir Nikic (Zamora/D2 Espagne)

L’effectif 2024-2025

Meneurs : Matteo Spagnolo, Martin Hermannsson, Ziga Samar
Arrières : Matt Thomas, Jonas Mattisseck, Will McDowell-White
Ailiers : Gabriele Procida, Malte Delow, Elias Rapieque
Ailiers-forts : Louis Olinde, Tim Schneider, Justin Bean
Pivots : Trevion Williams, Khalifa Koumadje, Yanni Wetzell

L’oeil de Léo Westermann

« Sur le papier, c’est l’équipe qui a le moins amélioré son effectif. L’Alba Berlin n’a pas les mêmes moyens que les autres équipes d’Euroleague, ce qui explique qu’il n’y a que deux nouveaux arrivants cet été. Malgré tout, j’aime beaucoup leur principale recrue, Trevion Williams. J’ai joué deux fois contre lui l’année dernière et c’est un joueur que j’aurais peut-être vu dans une équipe plus ambitieuse. Il correspond bien au système que l’Alba essaie de mettre en place, c’est-à-dire un jeu très collectif, avec beaucoup de mouvement. C’est un poste 5 qui est un excellent passeur – ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un pivot avec une telle qualité de passe – donc il y a du potentiel. Mais l’Euroleague est tellement dense que je vois encore une saison compliquée pour Berlin. C’est une équipe très jeune, y compris sur les postes clés. Il leur manque un peu de talent et de physique pour être compétitif sur deux tableaux. Ça reste une équipe ‘chiante à jouer’ avec un coach qui sort un peu des sentiers battus, qui ramène un peu de fraîcheur dans des systèmes de jeu assez établis. »

Anadolu Efes

Double vainqueur de l’Euroleague en 2021 et 2022, l’Anadolu Efes a définitivement tourné la plus belle page de son histoire l’été dernier quand Ergin Ataman a rejoint le Panathinaïkos. L’équipe turque a de nouveau manqué les playoffs au printemps malgré sa fin de saison en boulet de canon (8-2 pour conclure à la 9e place, 17-17) sous la houlette de Tomislav Mijatovic, qui a succédé à l’éphémère Erdem Can. Cela lui avait ouvert les portes du play-in où elle a cédé face à la Virtus Bologne.

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