12 juin 2025

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Euroleague, une stratégie suicidaire

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Euroleague, une stratégie suicidaire

Ajouter 4 matches à la saison régulière d’Euroleague pour porter le nombre à 38 apparaît comme un nouveau type de supplice pour les joueurs et leur Union européenne (UBE) a réagi vertement à la décision de l’organisation. D’autant plus que l’augmentation de participants va de paire avec l’intronisation du Dubai BC, une équipe du Moyen Orient située à 6 800 kilomètres de Paris, qui n’a été accueilli que parce qu’elle va offrir une belle somme d’argent… ce qui n’empêchera pas les clubs à cumuler toujours de lourds déficits.

L’UBE n’est pas la seule organisation à montrer sa désapprobation. Ainsi plusieurs médias s’offusquent de cette stratégie qui ressemble à de la fuite en avant.

« Si le calendrier était déjà saturé même pour les fans, ajouter quatre matchs supplémentaires à chaque équipe est un non-sens » écrit par exemple le quotidien sportif espagnol de référence Mundo Deportivo. « Nous savons que c’est une question d’argent, mais la décision est inutile. L’importance de l’argent est démontrée par le fait que l’Euroleague a invité le BC Dubaï -une équipe récemment créée et qui n’a qu’un an- à la compétition pour une période de cinq ans . N’y a-t-il pas des mérites sportifs qui comptent ? Pas même un critère géographique logique ? Bodiroga et compagnie auraient-ils confondu l’Euroleague avec le Concours Eurovision de la chanson, où un chanteur australien apparaît soudainement. »

Une analyse à laquelle BasketEurope souscrit pleinement et on renvoie au diction cité par le media espagnol, à savoir : « du pain pour aujourd’hui, de la faim pour demain ».

Il semble que la saison 2025-26 de l’Euroleague débutera le jeudi 2 octobre et que pour finir la saison régulière le 17 avril 2026, 11 semaines avec deux matches seront nécessaires ! On ne sait pas si les internationaux seront libérés pour les fenêtres internationales de novembre 2025 et février 2026. L’Euroleague, la FIBA et la NBA viennent de s’asseoir à la même table pour notamment en discuter mais il n’y aura pas de bonnes solutions, car soit 1) les joueurs d’Euroleague ne seront pas disponibles et les qualifications à la Coupe du monde 2027 perdront toute crédibilité et seront un coupe gorge pour un pays comme la France qui possède déjà un nombre très élevé de joueurs en NBA, G-League et NCAA -c’est désormais un nouveau paramètre; c’est quand même un comble que plus vous formez de bons joueurs qui s’expatrient et plus vous êtes pénalisés, 2) les joueurs d’Euroleague auront une charge de travail supplémentaire. C’est suicidaire pour leur corps et leur mental.

Avec l’Euroleague, les championnats nationaux qui pour la France, l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne sont toujours prioritaires, et aussi les coupes nationales (Leaders Cup, Coupe de France et désormais Supercoupe en France), plus éventuellement les fenêtres FIBA, certains internationaux pourraient être amenés à jouer plus de 100 matches… avant l’été. Qu’on ne compare pas avec la NBA ! Les conditions de voyage ne sont pas les mêmes et surtout en Europe chaque match compte. Du moins c’était le cas jusqu’à maintenant car avec 38 matches de saison régulière d’Euroleague, il n’est pas certain que ce principe tienne bon.

Lors de la saison inaugurale de l’Euroleague (2000-01), le Kinder Bologne avait joué 20 matches pour être sacré champion. En 2013-14, il en avait fallu 30 au Maccabi Tel-Aviv et 41 au Panathinaikos dix ans plus tard ! Combien seront nécessaires pour le champion 2026 ? On achève bien les chevaux comme disait Sydney Pollack.