19 septembre 2024

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Dossier NBA : Monsieur Iverson

8 min read

Un compétiteur né

Réfléchir. Que leur écrire cette semaine ‘ Un énième point sur les Play-Offs ‘ Déjà fait ! Parler des futurs prospects qui vont s’inscrire à la futur Draft et faire le bonheur de Miami et autres Wolves de Minnesota ‘ Trop tôt ! Réfléchir encore. Puis, mon café en main, je me livre à mon habituel tour d’horizon de la dernière nuit NBA sur Internet. Quel bonheur cette invention ! En quelques clics je peux faire le tour de la presse spécialisée et me rendre compte des derniers exploits de nos champions préférés. Tiens, Nowitzki a enfin sorti le match qu’on attendait de lui. Jetons un œil sur la partie que tout le monde attend depuis une semaine : Warriors – Nuggets. Stupeur et tremblements, comme dirait l’autre, il a refait le coup ! Iverson, le bougre, est encore passé par là. Dieu que ce mec est doué ! Il est tout trouvé mon sujet : le lilliputien (tout est relatif je vous l’accorde) des Nuggets mérite que l’on s’attarde sur l’homme et sur sa carrière.

Dès qu’il est en âge de porter un ballon, qu’il soit rond ou ovale (sa première passion reste le foot américain), le petit Allen Ezail Iverson fait des merveilles. Issu d’un schéma classique pour un jeune noir américain, à savoir pauvreté / famille explosée / ghetto, le gamin doit se battre dès son plus jeune âge pour se faire une place. Déjà doté d’un gros cœur, il sait que, pour avoir droit à sa part de ciel bleu, il devra être plus fort que les autres. Mauvais départ puisqu’à 17 ans il est impliqué dans une bagarre qui fera beaucoup de bruit puisque cette rixe opposa blancs contre noirs. A tort ou à raison, le jeune Iverson est emprisonné. Finalement relâché par le gouverneur après un déchaînement médiatique, le basketteur a bien failli passer à côté d’une carrière universitaire. Car, si son image en a pris un coup, le mythique John Thompson vient quand même à sa rencontre pour lui proposer de rentrer à la fac de Georgetown. Le gosse est prévenu : à la moindre incartade, c’est le retour à la galère dans sa Virginie natale « with his tail between his legs" (inutile de traduire). La rencontre avec coach Thompson est un premier tournant dans sa courte vie. Iverson a grandi sans père à la maison et Thompson va lui servir de guide pendant ses deux saisons de fac. Deux années, sans aucun souci de comportement, où le meneur va polir son jeu jusqu’à en faire l’un des prospects les plus convoités du pays. Draft 1996, Allen Iverson est choisi en première position par les Philadelphie Sixers qui peinent à retrouver leur lustre d’antan.

Miser sur un joueur de la trempe d’Iverson reste risqué. Si son talent n’est plus à confirmer son caractère reste sujet à conversations. Sa première saison est le reflet de ce qu’on pressentait : Allen Iverson joue juste, vite et bien. Il score des valises de points et casse des chevilles en pagaille. Même Jordan doit s’incliner devant un de ses cross-over dévastateurs. Malheureusement coach Thompson n’est plus là pour rappeler le môme à l’ordre et quand on arrive dans la grande ligue certaines choses ne se font pas… peu importe le talent. Rapidement c’est le déferlement de critiques. Tous s’accordent, joueurs, coachs et journalistes, à dire que le meneur devrait peut-être plutôt ouvrir les yeux pour voir ses coéquipiers que d’ouvrir sa bouche et manquer de respect à ses aînés. Iverson dérange car Iverson ne rentre pas dans le cadre très policé que David Stern voudrait imposer à ses joueurs.

Iverson a des origines qui guident chacune de ses décisions sur et en dehors du parquet. « Ghetto attitude » ou comment on se forge un caractère sur les playgrounds au rythme du trash talk et du défi physique. Ni dieu ni maitre quand on vient d’en bas. Que les vieilles gloires avides de reconnaissance le trouvent insolent et individualiste, c’est une chose, mais qu’ils remettent en cause son éthique de travail en est une autre. Le numéro 3 sait mieux que personne ce que signifie la souffrance pour arriver à son but. Peu importe les tattoos, peu importe les baggy et les diamants plus gros qu’un poing que peut arborer le joueur. Jordan écoute du jazz et Iverson du bon vieux hip-hop qui claque et qui dérange. Peu importe encore une fois car Allen est un pur sang racé qui ne se limite pas à l’apparence et aux idées qu’on s’en fait. Iverson a des valeurs et l’amitié et la fidélité sont celles qu’il n’entend pas oublier. La gloire ça va, ça vient. L’argent à d’éphémère ce que le succès à de grisant et le meneur de Phily n’a aucune intention de se laisser enivrer par la boîte de pandore. Iverson ne fera aucune concession et Stern et compagnie devront faire avec ses relations peu recommandables et son style « Bling Bling » bien de chez lui. Qu’on se le dise « The Answer » entrera par la grande porte avec votre consentement ou non !

La meilleure des réponses arrivera bien entendu du parquet. Le joueur des Sixers ne mettra pas longtemps à rallier les fans dans son camp. Iverson est insaisissable, élégant, indestructible … ou plutôt si, destructible… terriblement destructible mais son amour pour le jeu et la compétition le font invariablement revenir sur le terrain. L’amour du cuir et du chrono qui s’égraine. Entendre les cris de supporters qu’ils soient de Philadelphie ou d’ailleurs. Deviner l’intention de son adversaire. Lui assener le coup d’avance sur lequel il n’aura pas d’autre réponse que de secouer la tête et de se dire « Damn he’s good ! ». Allen Iverson vit pour ces moments là. Les fans l’adorent, le déifient même, ils savent qu’ils tiennent en lui un joueur hors du commun qui couchera ses tripes sur le parquet s’il le faut. Le joueur en a conscience et se donne pour eux, pour cette reconnaissance qu’ils lui offrent chaque soir.

Un départ inéluctable

Parce qu’il doit tout donner pour espérer rendre un jour aux supporters des Sixers tout l’amour qu’ils ont bien voulu lui accorder, Iverson doit oublier les blessures et élever son niveau de jeu. Chose faite en 2000-2001 ou « The Answer » est tout bonnement inarrêtable. MVP du All Star Game, meilleur marqueur de la saison, MVP de la saison régulière (31pts, 5 passes, 4 rebonds et 2.5 interceptions) et un record de franchise de 56 victoires pour 26 défaites. Drôle de coïncidence, la saison dantesque menée par Iverson correspond à l’arrivée au poste d’entraîneur d’un autre coach à tendance « professeur » : Larry Brown. Ces deux là s’admirent et se détestent mais réussissent des merveilles ensemble parce qu’ils parlent le même langage, celui du respect. Le joueur respecte la connaissance de l’un quand le coach respecte l’engagement en match de l’autre. Iverson retrouve en Brown ce qu’il aimait en Thompson. Un rapport père-fils, viril mais franc. Le joueur sait qu’il peut regarder Brown dans les yeux. Cette année là, Philadelphie pousse jusqu’en finale mais s’échoue sur le rocher Lakers. Le duo O’neal-Bryant ne fait qu’une bouchée du duo Mutombo-Iverson. AI est passé près de son rêve, tout près. Sur la série on ne peut rien lui reprocher. Le joueur a évolué à son meilleur niveau malgré les nombreuses blessures. Iverson ne s’est jamais plaint, il n’est jamais tombé sur ses coéquipiers, il a constamment montré la voie. Mais la montagne était trop haute pour lui et son rêve de titre s’achève même devant son public. Cruelle désillusion !

Après ça, les Sixers d’Iverson ne retrouveront plus le chemin, comme si quelque chose s’était cassé. Le président va chercher longtemps le coéquipier parfait pour sa star sans jamais trouver de solutions. Mutombo, Glenn Robinson, Chris Webber… jamais aucun joueur n’aura réussi à s’imposer aux côtés de la mobylette Iverson. Une raison supplémentaire pour transférer le meneur des Sixers. Allen Iverson le sait, la NBA est business et son tour est venu. Jamais il n’aura demandé à partir quelque soient les choix du front office… par respect pour les fans comme il aime à le rappeler… pour tous ces gamins qui l’idolâtrent et le regardent avec des étoiles dans les yeux. Pourtant ce jour arrive en 2006, le 19 Décembre pour être précis. Iverson en délicatesse avec le staff et le front office ne s’oppose bien évidemment pas à un départ. Direction Denver et une association attendue avec un autre shooter patenté, Carmelo Anthony.

The Answer quitte donc Philadelphie avec le regret de n’avoir jamais pu lui apporter la gloire. Un goût d’inachevé et le joueur le sait. Mais l’homme n’est pas du genre à vivre au passé mais plutôt au futur. Beaucoup l’annonce fini et pronostique une entente houleuse avec le jeune prodige du Colorado. La gonfle y en a qu’une et il va bien falloir se la partager ! A la surprise générale, le duo fonctionne bien et même extrêmement bien quand on voit les résultats des Nuggets. Iverson prend très à cœur son rôle de leader et de mentor pour le jeune Anthony. Peut-être se reconnaît-il un peu dans son coéquipier. Melo sort du même moule : enfance pourrie, relations peu fréquentables, tendance à l’individualisme mais aussi un talent brut.

Cette saison, les Nuggets réalisent une de leur meilleure saison mais éprouvent les pires difficultés à se qualifier pour les Play-Offs. La faute à une conférence Ouest des plus relevées et à un écart de plus en plus remarquable entre l’Est et l’Ouest. Au coude à coude avec les Warriors, l’équipe dirigée par Georges Karl vient de griller deux jokers contre les Kings et les Sonics avant de se rassurer face aux Clippers. A égalité parfaite avec Golden State, le match contre la bande à Baron Davis était donc le match de l’année. Les matchs pour lesquels Allen Iverson vit. 33 points (57%), 9 passes et 3 interceptions plus tard, MONSIEUR Iverson vient sans doute d’emmener les Nuggets vers des heures supplémentaires.

Allen Iverson ne gagnera peut-être jamais le titre mais il a gagné l’estime de bon nombre de fans de la NBA. En démontrant, simplement, qu’en étant soi – même et qu’en ne reniant pas ses origines on pouvait devenir une légende du jeu. A tous les gamins que l’on jugent trop petits dans les centres de formation, à tous les jeunes joueurs à qui on dresse des barrières, Allen Iverson est un modèle d’engagement et de volonté. Quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes.

0 thoughts on “Dossier NBA : Monsieur Iverson

  1. Oué son block est énorme lol le mec il a trop la haine après !!!

    Oué Allen Iverson quel joueur vraiment spécial, il fait partie des grands mais faut absoluement qu il gagne son titre, j espère cette année !!!!!!!!!!!!!!!!!! UN VRAI MODELE ! GO GO NUGGETS

  2. Il ne sera pas le premier ni le dernier à ne pas avoir de titre malgré son grand talent!!
    Pfffff les Nuggets!! C est une blague LoL

  3. Il est vrai que si Iverson veut gagner le titre avec les Nuggets je ne vois que deux options: la 1ère apprendre à défendre aux joueurs des Nuggets, en leur inculquant un ésprit ou les joueurs se sacrifient en défense les uns pour les autres. Je vous l accorde ceci ne semble pas être le cas. La 2ème option c est de faire un trade à l inter-saison qui implique au choix K-Mart (surpayer/ à son niveau), J-R smith (qui explose cette année), ou Linas Kleiza(bon rôle player) pour obtenir un Ron Artest vrai défenseur par exemple ou un joueur d un calibre all star pour faire un vrai Big -three avec Iverson et Anthony pour avoir une chance de voir « The answer » couronné comme il le mérite avant la fin de sa carrière et qu il ne rejoigne pas la longue liste des futurs all of famer non titré tel que Karl Malone et John Stockton, Reggie Miller, Charles Barkley, Patrick Ewing etc…

  4. Mwai! Pourquoi tout le monde parle de Ron Artest comme un joueur hors du commun Le mec a déjà été all star Ronron a du sauver pas mal d équipes depuis le début de sa carrière et ce fut un fiasco à chaque fois… Parlez moi d un vrai joueur d impact et pas d un vulgaire catcheur!! La solution « apprendre à jouer en défense » me parait la meilleure avec la qualité du roster des Nuggets!!

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