Jean-Pierre Hunckler, président de la FFBB : « La télévision est un travail de longue haleine »
3 min readVoici un extrait de la réponse de Jean-Pierre Hunckler :
« Aujourd’hui, le basket en France n’a pas encore la valeur marchande permettant d’aller plus loin. C’est la NBA qui fait ça. Essayez d’interroger des 12-15 ans. Mon petit-neveu, qui va rentrer en sélection régionale, cite tous les Cinq majeurs des franchises NBA, mais quand je lui dis Nando De Colo, il répond : «C’est qui ?» Pour en revenir à une question précédente, il faut qu’on continue de mettre en avant ces gens-là . Et nous, on est un sport à part. Parfois, les gens nous disent : «Vous n’êtes que médaille d’argent…» Que ! La NBA, pour nous, a un côté positif, mais d’un autre côté nous enlève beaucoup aussi. Faut-il la prendre comme une opportunité ou comme une menace ? La fédération travaille en l’utilisant comme une opportunité. Pour la semaine NBA à Paris par exemple, le travail de la fédération pour permettre à la NBA d’exister de manière très positive pendant cette période est pharaonique. Donc je pense qu’on sait en profiter. Demain, si la NBA vient en France, tout le monde sera intéressé : TF1, France TV… La télévision est un travail de longue haleine. Et malheureusement, on est dans du commerce pur. Vous n’allez pas voir TF1 en disant : « J’ai 770 000 licenciés, je pèse ça ». Ce que TF1 va regarder, c’est quel audimat ils vont faire. Il faudrait arriver à les convaincre de tester. Parce qu’on a vu les audiences aux JO, ce sont des arguments forts, la FIBA en est fière. La FIBA m’a d’ailleurs donné un chiffre : le basket représente 10 % de la billetterie aux JO. 10 % ! Et pour la finale du 3×3, alors qu’au même moment, il y avait la demi-finale de la France au football et Duplantis (perchiste) qui sautait par-dessus les nuages, on a fait un pic à 9 millions. Ce sont des arguments qu’on sait aujourd’hui mettre en avant, mais ce sont de longues négociations. Les clubs me disent : « Oui, mais ça fait vingt ans que ça dure… » Non, ce n’était pas du tout la même situation il y a vingt ans. Aujourd’hui, on est en meilleure position. Évidemment, si Wembanyama jouait dans le championnat de France, ça serait plus simple de convaincre TF1 ou France TV. Mais aujourd’hui, DAZN peut nous aider, et fait des efforts avec le match en clair du dimanche soir. Pour résumer, avec la TV, il y a à boire et à manger. Les gens disent que le basket n’est pas diffusé alors qu’il ne l’a jamais autant été. Après, les équipes de France sont un vrai problème, mais ça peut se résoudre par les contacts repris avec la FIBA. Quand vous n’avez pas de contact avec les gens, ils se débrouillent… Les droits ont été négociés pendant qu’on n’était plus là. Il faut assumer. »