Dossier NBA: « A-Town » s'est reveillée

Les Hawks ‘ Des basketteurs ‘ Ah bon…

Pour avoir vécu plus de 9 mois dans cette ville, je dois d’ailleurs admettre qu’associer le terme « chaudron » à la Phillips Arena est quelque peu inhabituel. Il y a moins d’un an, l’équipe des Hawks était plutôt sujette à des moqueries qu’à des articles sur leurs bonnes performances. L’année passée, la franchise évoluait dans l’indifférence générale. Seules les confrontations avec les « équipes stars » (Lakers, Pistons, Cavs, Suns voire Nuggets) remplissait cette salle soutenant alors l’équipe des visiteurs. Durant ces matchs, on était plus fier de porter un maillot orné du numéro 23 des Cavs ou la tunique bleue et rouge des Pistons qu’un maillot avec un aigle en guise de logo. D’ailleurs, jusqu’au début de saison, la meilleure vente de maillot restait le retraité Dominique Wilkins ! Personne en Georgie n’aurait voulu s’afficher avec un maillot de looser. Des loosers, Josh Smith en faisait partie. Je me rappelle l’an passé, lors d’une soirée au club 714 au centre ville dire à un pote : »regarde y’a Josh Smith » et lui me répondre « Man, I don’t give a f*** » soit, pour être plus correct « je m’en fou mon gars ». En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, excepté les gold diggers, autrement dit quelques jeunes filles quelque peu intéressées par le compte en banque du joueur, personne ne prêtait attention à l’individu. Et pourtant, la franchise se démenait pour attirer le public : tickets à 10 $ voire gratuit parfois à l’université, concerts gratuits après les matchs (Young Jeezy, TI, Young Dro etc..) pizza gratuite lors de certaines rencontres etc…mais les résultats ne suivaient donc the « Highlights factory » ne réussissait à attirer personne ou presque. Même les stars, avaient de plus en plus de mal à venir s’asseoir au premier de la salle de la ville. Les sièges de Lil John ou de Ludacris étaient souvent vides … même les séduisantes cheerleaders ne parvenaient pas à attirer la foule.

Atlanta, une ville triste…

Juin 2007, comme chaque année les Hawks disposent d’un choix de draft intéressant. Consciente que leur nouveau joueur ne sera sans doute pas l’élément qui fera décoller les ventes de produits dérivés, la franchise décide de changer de couleurs et par la même occasion, de revoir le design de leur jersey. Un nouveau départ ‘ Les dirigeants et les fans l’espèrent mais, le début de saison laisse à penser que cette année ressemblera à beaucoup d’autres hélas…Hélas car depuis un certain temps, sportivement la ville d’Atlanta accumule les déceptions. Les Braves (Baseball) n’ont de fameux que leurs casquettes et les Falcons sont voués à l’échec car leur quaterback séjournera en prison pour un petit bout de temps à cause d’une histoire de bagarres de chiens. Plus triste, les universitaires copient malheureusement leurs ainés. Georgia Tech, même si elle continue à former des prospects NBA, ne parvient plus à réitérer des performances collectives à la hauteur de ses infrastructures et de sa renommée. Il en est de même pour les bulldogs d’UGA qui peu à peu tombent dans l’oubli à l’image de Georgia State University, toujours inconnue dans le monde du basketball. Seule l’équipe de Hockey des Trashers tire son épingle du jeu, ce qui n’a pas pour effet de consoler le nombre incalculable de joueurs de streetball que la ville peut compter. Bref, toute la Georgie aspire à des jours meilleurs…

…qui revit pendant les playoffs.

Et progressivement, le printemps arrive. En guise de cadeau de Noel (certes en février mais il n’est jamais trop tard pour bien faire), Dominique Wilkins offre à son équipe un meneur de jeu. De retour de blessure, Mike Bibby à un challenge à relever dans cette ville : aider l’équipe à atteindre les playoffs. Ainsi, même si sa contribution en terme de statistiques laisse à désirer, Mike Bibby apporte au moins son sens de l‘organisation et son expérience des victoires. Celle-ci complètera d’ailleurs à merveille la rage de vaincre d’Al Horford, habitué depuis plusieurs saisons à être sur le devant de la scène en fin de saison. Ces deux joueurs additionnés au reste des talents déjà présents (Johnson, Smith etc…), les Hawks réussiront à se qualifier pour les Playoffs en profitant d’une conférence plus faible que par le passé (en nombre de victoires nécessaires pour se qualifier pour les P.0). Même si ils savaient que la tâche serait difficile, pas question de se laisser humilier. A vrai dire, les habitants de Georgie sont fiers de leur ville, « A-Town is DA city » comme ils diraient. Accueillant les favoris pour le titre, à domicile, les Hawks les ont regardés droit dans les yeux. Peut importe que leurs jerseys soit brodés Allen, Pierce ou Garnett. Ainsi, à la Phillips Arena on a pu réellement sentir le réel « fighting spirit » de la ville ; Horford le rookie chambrait Paul Pierce en lui demandant « what’s my name ‘ what’s my name ‘ » et Zaza Pachulia venait coller son front à celui du meilleur défenseur de l’année. Stupide diront certains. Peut-être mais peut importe, toute la ville les soutient désormais. En Playoffs, on ne vient pas s’imposer facilement sur leurs terres, pas dans le chaudron de la Phillips Arena !

Bref, alors que beaucoup pensaient que la route vers les Finals serait une promenade de santé pour Boston, le premier tour contre Atlanta a démontré le contraire. On parlait de « sweep » mais c’était sans compter sur l’orgueil des Hawks et de son public. Même si la magie n’aura duré que trois matchs, cela aura permis aux habitants de la ville de retrouver le sourire…et d’éviter de se voir rabâcher pendant tout l’été les mêmes blagues sur leur équipe de basket. Enfin…ça n’est pas trop tôt !