Dossier NBA : Les Spurs au rendez-vous

Vieux mais expérimentés

Les San Antonio Spurs sont vieillissants, c’est un fait. Durant toute la saison, l’équipe de Greg Popovich a alterné le bon et le moins bon. Des séries de victoires qui succèdent à des séries de défaites, l’équipe Texane avait rarement connu une telle irrégularité. Le Big Three est pourtant bien au rendez-vous puisque, malgré quelques blessures qui ont éloigné les leaders des Spurs pour quelques rencontres, chacune des trois stars affiche une ligne de stats conforme aux années précédentes. Notamment Manu Ginobilli qui effectue tout simplement sa meilleure saison avec 19.5pts (46% à 2pts et 40% à 3pts), 5rbds et 4.5ass de moyenne et le tout en sortant du banc. Un luxe que beaucoup d’entraîneurs aimeraient se payer ! El Manu rafle au passage le titre de meilleur sixième homme de l’année. Le problème n’est donc pas à mettre au crédit du trio mais plutôt au reste de l’effectif qui, lui, prend un sacré coup de vieux. Les Finley (35ans), Barry (37ans), Horry (38ans), Thomas (36ans) et autre Stoudemire (35ans) ont bien du mal à suivre le rythme. Non pas que San Antonio abuse du Fast Break ou du Run and Gun façon Suns de Phoenix mais 82 rencontres à enquiller c’est plus facile pour des jeunes jambes.

Beaucoup de spécialistes prévoyaient donc de grosses difficultés pour l’équipe de Parker. Surtout que le premier tour leur réservait une équipe au style diamétralement opposé : Les Suns de Phoenix. Au programme, des Amare Stoudemire, des Raja Bell, des Leandro Barbosa et autre Steve Nash qui ne jouent que pour courir. Ce que beaucoup de puristes oublient alors c’est qu’une équipe composée de vieux grognards est généralement une équipe expérimentée ! Vertu au combien importante dans la course au titre. Des Spurs qui, en plus, ont le luxe de se connaître par cœur puisque la grosse majorité de l’effectif composait déjà l’équipe championne de l’an passé.

La confrontation ne fera pas long feu et au style très flashy des Suns de Phoenix les Spurs vont répondre par un jeu demi- terrain très lent et une défense efficace. Sur 5 rencontres, les Suns ne passeront pas les 100 points à 3 reprises ! Elément important quand on sait que l’équipe de Steve Nash n’est efficace que quand elle emballe le rythme. A cela beaucoup aurait aimé faire de Shaq le coupable mais force est de constater que le gros n’a rien à se reprocher puisqu’avec 15pts et 9rbds O’neal a fait ce qu’on lui demandait. Non le coupable est ailleurs… c’est bel et bien la machine Spurs qui a renvoyé Phoenix à ses études.

Des cadres qui répondent présents

31 points, 8 passes pour Parker et 29 points, 17 rebonds pour Duncan… dès la première manche les Spurs plantent le décor. Le panier à trois points du pivot de San Antonio (son premier de la saison pour 4 tentatives !!) à la dernière seconde de la première prolongation a-t-il plombé les Suns ‘ Peut-être. Une chose est sûre : sur l’ensemble de la série, les leaders du club Texan ont largement répondu présents. 25pts, 14rbds, 3ass pour Duncan ; 30pts, 4rbds, 7ass pour Parker ; 18pts, 4rbds et 2ass pour Ginobilli… no comment.

Sous la houlette des deux premiers, les Spurs n’auront concédé qu’une seule manche à Phoenix. La victoire de San Antonio ne souffre d’aucune contestation. Pas de mauvais geste du vieux méchant Horry sur le bon Steve Nash cette fois-ci (cf la qualification de l’an passé).

Où l’on remet l’éternel débat sur le tapis : Les Spurs gagnent mais la troupe texane est ennuyante à mourir à voir jouer. Effectivement, on préfère voir les dunks enragés d’Amare Stoudemire ou les passes aveugles de Chris Paul mais rien n’est plus efficace que le shoot avec la planche de Duncan ou les pénétrations à 100km/h de Tony Parker. La recette Popovich est simple : défendre fort et jouer simple en attaque. Vous ne verrez que très rarement un Alley Hoop dans une attaque de San Antonio de même qu’il est très rare qu’un Spurs prenne seul un trois points en contre attaque … non, le succès se base sur la cohésion et la compréhension du collectif. Si Parker ne tourne qu’à 7 passes décisives par match, c’est aussi parce qu’il ne garde que très rarement la balle en main. A San Antonio, le ballon vit et tout le monde doit être capable de donner la gonfle dans de bonnes conditions. A San Antonio rien ne sert de mettre une bâche qui ira se loger dans les gradins et qui passera dans les High Lights alors qu’il est plus avantageux d’essayer de récupérer le ballon pour repartir en contre attaque. Le basket de Popovich est comme ça, vieille école, rigoureux avant d’être spectaculaire, intense plutôt que rapide. C’est aussi parce que les cadres de San Antonio ont intégré la notion Popovich que les Spurs sont en course pour un cinquième titre.

Un deuxième tour plus relevé

Après les Suns, la nouvelle génération montante des Hornets va défier la vieille garde de San Antonio. Chris Paul devrait faire souffrir Tony Parker et David West va tout faire pour montrer au boss Duncan qu’il a les cannes pour le faire courir. Des duels dans la série qui devraient nous réserver de bien belles rencontres. Aux Hornets que l’on jugeait trop tendre vont s’opposer des Spurs que l’on jugeait trop vieux !

Une opposition de style qui devrait s’avérer plus délicate à gérer pour les Spurs vu la première rencontre. Duncan transparent, Bowen qui souffre pour tenir le feu follet Paul et David West intenable en attaque. Rien d’insurmontable mais quelques éléments de réponse pour Greg Popovich qui va devoir s’employer pour résoudre le problème Chris Paul véritable plaque tournante du système Byron Scott.

La deuxième rencontre à rendu son verdict cette nuit. Impossible pour moi de vous donner un vainqueur tellement la série m’est indécise. Les intérieurs texans ne peuvent livrer de telles feuilles de stats pendant toute la série (1/15 sur le match 1). Si Tim Duncan se réveille et réussi à passer les grands compas de Tyson Chandler alors les Spurs peuvent espérer prendre une manche à la Nouvelle Orleans. Par contre si l’un des trois leader de San Antonio passe une nouvelle fois à côté et que le match revient aux Hornets alors la partie devrait s’annoncer plus que compliquer pour les champions en titre.

…Wait and see ! Qu’est ce que c’est bien les Play Off!